
Présentées dans un plat à olives: les minuscules Chestnut Crabapples
Dans la région du Midwest, dès la fin du mois d'août, avant même que les journées tièdes et les nuits fraîches ne fassent apparaître les couleurs d'automne, on commence à célébrer l'automne, ("fall" en américain).
La saison officielle, qui débutera très prochainement, n'est sûrement pas assez longue pour que l'on s'en satisfasse! Les activités automnales fleurissent dans toutes les villes et dans tous les villages alentours. L'une des préférées, pour ne pas dire LA favorite, est la cueillette des pommes dans les vergers, dont certains sont si remarquablement mis en scène qu'ils vous plongent instantanément dans un univers enchanteur: pommes, épouvantails, labyrinthe d'épis de maïs, animaux de la ferme et tour des vergers en tracteur... on y retourne volontiers pour choisir quelques citrouilles pour Halloween et un peu plus tard, un sapin pour Noël. Tous ne sont pas si charmants, mais ont une chose en commun: c'est d'offrir, aux enfants comme aux plus grands, une belle journée en plein air dans l'odeur du foin et du feu de bois, toujours dans une ambiance très bon enfant.

Entre la région et la pomme, l'aventure, ou plutôt la grande histoire d'amour, a commencé à la fin du XIXème siècle, et d'une drôle de façon. Je vais vous raconter toute l'histoire...
En 1860, même le grand Horace Greeley, journaliste-fondateur du New York Tribune - et l'un des hommes politiques fondateurs du Parti Républicain - ce même homme responsable de la grande conquête du siècle, lorsqu'il encourageait tous les jeunes hommes à partir à l'aventure: "Go West, Young Man!", le Grand Horace Greeley donc, déclarait: "Never move to Minnesota... you can't grow apples there! " ("N'allez jamais vous installer au Minnesota... vous ne pouvez pas cultiver de pommes là-bas! " ). Pour le jeune Etat du Minnesota fraîchement intégré à l'Union, cette mauvaise réputation ne pouvait que nuire à tous les efforts visant à attirer les Américains de l'Est partis tenter leur chance à l'Ouest.
Greeley avait bien raison pourtant. Les graines de pommes rapportées d'Europe ne survivaient pas au rude climat de la région. Cela n'empêcha pas des passionnés comme un certain Peter Gideon, un "Minnesotan" amoureux des pommes, de cultiver des pommiers à partir de graines provenant des régions plus au Nord du continent, voire même de Sibérie.
Aucune pomme d'un arbre cultivé à partir d'une graine n'est identique à la pomme d'où provient cette graine. Gideon espérait ainsi obtenir un jour une variété qui soit plus grosse et meilleure que les minuscules pommes "crab apples" que les pionniers trouvèrent en arrivant dans la région; il espérait trouver une "authentique" pomme capable de résister aux rudes températures hivernales, aux brusques changements de température, et aux sécheresses des étés particulièrement chauds.
En 1868, Peter Gideon réussit enfin à sélectionner, parmi des centaines de milliers de graines cultivées dans sa ferme d'Excelsior, une variété qui le séduisit, et qu'il nomma "Wealthy" (du nom de son épouse). Sa réussite ouvrit de nouvelles perspectives, souleva un grand enthousiasme - ainsi que les fonds nécessaires pour continuer les recherches dans les domaines horticoles. Dans une lettre adressée à la "Minnesota Horticultural Society", il écrivit: "True, we were under a cloud for a long time. We planted but did not harvest. Our trees withered and perished... But those days, and their trials, have passed." ("C'est vrai, pendant longtemps notre acharnement est resté vain. Nous plantions mais ne récoltions rien. Nos arbres flétrissaient puis périssaient... Mais cette époque-là et ces épreuves sont terminées"). .
La Wealthy fut acclamée "Grand Champion" dans de nombreuses Foires du pays; elle figura parmi les cinq pommes les plus produites aux États-Unis.
Encouragé par son succès, le centre de recherche de l'Université du Minnesota a continué et continue toujours de créer de nouvelles variétés de pommes, qui tirent le meilleur du climat rigoureux de la région. Le Minnesota offre aujourd'hui une large gamme de pommes de toutes les couleurs, des plus acides au plus sucrées, des plus petites aux plus grosses, des plus précoces aux plus tardives... des pommes à croquer, à cuire, à déguster en salade, en dessert, ou bien transformées en "apple cider" (clic), ce délicieux jus de pommes épicé...
La plus célèbre et la plus délicieuse pomme locale à croquer est la"Honeycrisp" (clic); la plus produite est la "Haralson", excellente en tarte; la McIntosh, elle, fera aussi de délicieuses compotes, et la "Fireside", née dans les années 40, est très appréciée pour son bon goût sucré - on la surnomme la "Minnesota delicious". D'autres pommes populaires sont la Regent, la Honey Gold, ou encore, pour finir, la dernière née, la "Zestar !" (avec l'exclamation, s'il vous plaît!), qui est proche de la Honeycrisp, mais qui atteint la maturité un mois plus tôt.
La Wealthy est toujours cultivée aujourd'hui. Cela témoigne de la grande qualité que Peter Gideon avait recherché avec tant de dévouement. De récents tests ADN ont révélé qu'elle était le parent jusque-là inconnu de la très populaire Haralson ce qui, 140 années après, nous reconnecte à Peter Gideon, "The Great American Apple Wizzard"!


Excelsior Bay, sur le Lac Minnetonka
C'est naturellement dans la ville d'Excelsior, là où Peter Gideon découvrit la Wealthy, qu'a lieu chaque année le festival "Apple Days".

La Brocante des Apple Days
Excelsior est l'une des plus jolies petites villes du Minnesota. Cet été, nous y avions flâné de nuit avec Hélène and Family.




Dégustation gratuite de pain au stand du boulanger Great Harvest Bread
J'achète peu de pain puisque je le fais moi-même, mais lorsque j'ai envie de changer du quotidien, je vais chez Great Harvest Bread Company, un boulanger Américain installé dans le quartier de Linden Hills, sur Uptown Ave. Les pains sont généreux, la mie est riche en graines, les arômes sont variés et originaux. Ce sont des pains à la farine complète moulue sur place. Il ne faut pas chercher de croustillant ailleurs que dans les noix ou les graines car, comme pour tous les pains typiquement américains, la croûte est aussi moelleuse que la mie... mais l'arôme de cette mie suffit amplement au palais.














Le beurre de cacahuète n'est pas de trop, au contraire, c'est une bonne aventure! M. Confiture Maison a tout de suite l'idée de tenter l'Apple S'more au Dulce de Leche... quelle bonne idée! Pour tout savoir sur le S'more, c'est ici, clic!


Apple Donuts
... des donuts, ou beignets à la pomme, tout frais tout chauds, saupoudrés de sucre à la cannelle...
Je veux que l'automne dure toute l'année!!
Bourbon Apple Pie


Bourbon Apple Pie
Ingrédients:
Pour la pâte:
- 2 tasses de farine ou 280 g
- 2/3 tasse de margarine ou 140 g
- 3 cuil à soupe de beurre bien froid ou 45 g
- 1/2 cuil à café de sel
- 4 à 6 cuil à soupe d'eau glacée
Pour la garniture:
- 3 livres de pommes coupées en lamelles d'un bon centimètre (mélanger des pommes sucrées et acidulées), ou 1,5 kg
- 1 tasse de sucre ou 150 g
- 1/2 cuil à café de cannelle en poudre
- 1/2 cuil à café de gingembre en poudre
- de la noix de muscade (selon le goût)
- 4 à 6 cuil à soupe de beurre non salé ou 60 à 90 g
- 1 tasse de Bourbon ou 240 ml
- les zestes d'une orange
- 2 cuil à café de sucre

Pour la pâte:
Mélanger la farine, le sel, la moitié de la margarine et du beurre dans un bol de taille moyenne. A l'aide d'un coupe-pâte ou de deux couteaux, incorporer les ingrédients jusqu'à obtenir de gros morceaux. Ajouter le reste de la margarine et du beurre, puis mélanger en coupant à nouveau jusqu'à ce que les morceaux soient de la taille de petits pois. Ajouter alors l'eau glacée (3 cuillères à soupe puis 1 cuillère à soupe à la fois), jusqu'à ce qu'une boule ni trop sèche ni trop humide se forme. Moins on pétrit la pâte, meilleure elle sera. Diviser en deux morceaux égaux que l'on aplatit en deux disques et place au réfrigérateur enveloppés dans du film alimentaire pour au moins 1 heure, et jusqu'à deux jours.
Pour la garniture:
Peler, évider et couper les pommes dans la largeur en tranches mesurant un bon centimètre. Dans un petit bol, mélanger la tasse de sucre (ou 150 g) et les épices. Saupoudrer les pommes en prenant soin de bien sucrer chaque tranche. Chauffer une grande poêle sur feu moyen, avec un morceau de beurre. Dorer les pommes de chaque côté (cela prend entre 5 et 10 minutes). Ajouter le bourbon, et cuire sur feu moyen pendant 10 minutes environ ou jusqu'à ce que le liquide soit réduit à un sirop épais et que les les pommes soient tendres. Ajouter les zestes d'orange et laisser refroidir (cette étape, comme la pâte, peut etre préparée la veille, et les pommes cuites conservées au frais).






Enfourner pour 10 minutes puis baisser la température du four à 350 F ou 175 C, et cuire encore 50 minutes ou jusqu'à ce que la tarte soit dorée. Retirer le papier aluminium 20 minutes avant la fin de la cuisson.

Cette recette est issue du livre "An Apple Harvest", de Frank Browning et Sharon Silva.
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